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M. François BAYROU

M. François BAYROU (Articles de presse associés à la biographie)

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Bulletin Quotidien M. François BAYROU esquisse son rôle d'"avant-garde" face au risque de la "fin de l'unité du pays"

Bulletin Quotidien - Date de parution : 01/03/2024

Trois semaines après avoir annoncé lui-même qu'il n'entrerait pas dans le gouvernement de M. Gabriel ATTAL, le président du MoDem, haut-commissaire au Plan, secrétaire général du Conseil national de la refondation et maire de Pau François BAYROU a dessiné hier, dans "Le Point", le rôle qu'il envisage désormais de jouer.

"Mon but est de travailler à contrer la dérive qui conduit au divorce absolu, qui paraît irréversible, entre les pouvoirs et la base - la province, qui paraît comme de plus en plus loin, le monde rural, les banlieues, les métiers, les citoyens. (...) Deux voies étaient possibles : assumer une responsabilité gouvernementale dans un secteur difficile ou affirmer politiquement un projet de réconciliation que je juge vital. La première option s'étant avérée impossible, c'est la seconde voie que j'emprunte", a-t-il expliqué ... avant de se positionner au milieu du gué. Interrogé sur sa première mesure s'il avait été nommé ministre de la Simplification, M. BAYROU a répondu : "quelque chose de très simple (...) J'aurais dit : au 1er janvier 2026, chacun des papiers qu'on va imposer de remplir aux Français, préalablement contrôlé dans sa rédaction par une centaine de citoyens de tout niveau d'instruction, ou mis au point avec les entreprises, sera pré-rempli par l'administration. Et ce sera aux citoyens de les vérifier", dressant un parallèle avec la "réussite formidable" de "la retenue à la source des impôts". Mais, "on a dû craindre que l'arrivée d'un acteur incommode change quelque peu les équilibres du gouvernement", a-t-il glissé.

Dès lors, M. François BAYROU préfère s'atteler à éviter "le plus grand risque, la fin de l'unité du pays". "Cette opacité d'un monde devenu incompréhensible est l'une des raisons de la progression de tous les populismes. Rien n'est plus urgent et vital que d'expliquer, de partager la compréhension de la situation et les principes qui nous régissent en une langue simple. Les citoyens ne sont pas des sujets, ils doivent être considérés comme les partenaires des gouvernants", a-t-il développé, pourfendant au passage "l'avènement du numérique" qui "fait exploser le temps investi et les risques, y compris légaux". "La révolution démocratique, c'est rendre les citoyens non pas soumis mais partenaires des grands choix. Et leur rendre une capacité d'initiative", a-t-il insisté. E, pour lui, "parmi les responsables, le président est le seul qui ait eu l'intuition de cette nécessité vitale !", comme il a voulu la traduire avec "le Grand débat" ou le "Conseil national de la refondation". Mais, du fait de l'"inertie" et de l'"indifférence", "cette intuition absolument juste a été gravement empêchée".

L'ancien ministre a ici incriminé ce "que le président a appelé 'l'Etat profond'", soit "l'ensemble de relations, de hiérarchies, d'obligations, de réflexes et de situations d'influence ouvertes ou discrètes qui font qu'on préfère que les choses se règlent dans un petit cercle de quelques centaines de personnes qui partagent les mêmes codes et, au fond, les mêmes intérêts". "Des gens bien, mais partie prenante et prisonniers d'un système coupé du peuple, des citoyens", a-t-il nuancé. L'ancien député a aussi déploré "que l'Assemblée devienne un champ de bataille, avec les blocages et le climat d'insultes", suggérant une piste face au "pluralisme" observé. "Prenons exemple sur le Parlement européen ! Les débats sont séparés des votes, tous les votes sont regroupés sur une demi-journée, la présence personnelle est obligatoire pour voter, et tous les votes sont publics. S'il y a passion pendant les débats, la passion ne bloque ni l'examen ni le vote. Et, très vite, cela fait baisser les tensions. Le pluralisme, cela s'apprivoise et se régule", a-t-il exposé.

Relancé sur sa propre partition, M. François BAYROU s'est positionné "à l'extérieur, dans le combat d'opinion", et projeté dans "un rôle d'avant-garde". "Je vois venir les orages tôt et j'essaie de proposer le moyen de les détourner. Je me sens en charge de penser des voies nouvelles pour le monde qui vient. Buts nouveaux à définir, moyens nouveaux à inventer, démocratie nouvelle. Cela seul peut nous éviter la catastrophe", a-t-il estimé. Dans ce cadre, il pourrait quitter le haut-commissariat au plan ("ce n'est pas tranché dans mon esprit. Je dois en parler avec le président"). Le tout, avec bien sûr 2027 en tête car "pour notre pays, ce sera quitte ou double. Il n'est pas un homme politique, pas un citoyen qui puisse ne pas s'y investir". "Sur le grand espace central, il y a des talents et des idées. Que chacun fasse valoir sa vision de l'avenir et sa personnalité ! Ensuite, il faudra s'entendre ! J'ai montré que je pouvais provoquer ces rassemblements. J'ai bien l'intention de porter un idéal, un projet et une méthode, à destination de ceux qui s'intéressent et de ceux qui s'inquiètent", a-t-il précisé.

Correspondance économique Le Haut-commissaire au plan François BAYROU défend la place du nucléaire dans la production nucléaire nationale

Correspondance économique - Date de parution : 25/03/2021

Le Haut-commissaire au plan François BAYROU a plaidé en faveur de l'énergie nucléaire dans une note parue hier, partant du constat que les seules énergies renouvelables ne pourront pas couvrir la hausse attendue de la demande d'électricité.

M. BAYROU a ainsi mis en garde contre "les difficultés considérables" et même "l'impasse" où mènent selon lui les tendances actuelles : "augmentation massive" de la consommation électrique d'un côté, "diminution massive de nos capacités de production" de l'autre. "Est-il possible d'obtenir, au terme de quinze ou trente ans, une production suffisante tout en supprimant tout ou partie de notre parc de production nucléaire ? La réponse est assurément non", estime le Haut-commissaire au plan, alors que la France s'est fixée comme objectif de ramener à 50 % la part de l'atome civil dans son mix électrique d'ici à 2035.

Mis en perspective avec les 36 % d'électricité d'origine renouvelable en 2028 prévus par la feuille de route énergétique nationale (PPE), "cela signifie une amputation d'ici 2035 de notre capacité de production électronucléaire de l'ordre de 30 % et une augmentation probable de la part d'électricité d'origine fossile au-delà des 8 % actuels", affirme M. BAYROU. Dès lors il convient selon lui de ne pas descendre sous ce seuil plancher de 50 % de nucléaire, sous peine de "risquer de provoquer une crise du système électrique".

"Le scénario du recours à l'énergie électrique est de plus soutenu par la réalité de notre dépendance totale à des productions lointaines en matière d'hydrocarbures (45 milliards d'euros de déficit de notre commerce extérieur en moyenne sur les dernières années)", souligne le Haut-commissaire au plan. "L'électricité au contraire est produite sur notre sol et se révèle même positive en termes de commerce extérieur (de l'ordre de 2 milliards d'excédent)".

Concernant la décision de construire de nouveaux EPR sur le territoire, à laquelle il est favorable, "la virulence de certains débats a pu contribuer à repousser des prises de décisions", regrette le Haut-commissaire, alors que l'exécutif a écarté tout arbitrage avant 2023. "Ces décisions doivent être prises dans les deux ans qui viennent", a précisé M. BAYROU sur LCI, sans écarter l'hypothèse d'unités "plus petites" à la place de réacteurs EPR, dont le premier du genre en France cumule retards et surcoûts à Flamanville. Il y a "des difficultés parce qu'on a monté le seuil de sécurité, on l'a porté à un point tel que ça coûte extrêmement cher", a estimé sur ce point le Haut-commissaire au plan, pour qui la question du nucléaire "sera un des sujets de campagne de la présidentielle".

Correspondance économique Le Haut-commissaire au plan François BAYROU présente ses pistes et méthodes de travail

Correspondance économique - Date de parution : 14/09/2020

Rappelant la formule d'Adolphe THIERS selon laquelle "gouverner, c'est prévoir", il a estimé que "le président a voulu retrouver cette réflexion sur le long terme à destination des gouvernants et de l'opinion publique". Si le président du MoDem n'a pas obtenu d'être directement rattaché à l'Elysée, il a toutefois noté que "son interlocuteur premier, c'est le président" de la République Emmanuel MACRON. "C'est sa fonction de tracer des routes vers l'avenir" et l'homme, "je le sais, est passionné par ces sujets", a justifié M. BAYROU. "Mais je travaillerai bien sûr avec tous les responsables", a-t-il concédé. Complémentaire de "l'exécutif qui gouverne", M. BAYROU entend lui proposer "des caps, des cartes et des boussoles", sous forme d'"options cohérentes". Pour cela, il se fixe trois priorités : "l'indépendance de notre pays, face aux grandis risques de l'avenir, les conditions d'une bonne santé du pays et un projet de justice".

A propos de la première, le président du MoDem a déploré que "depuis des décennies, tout se passe comme si nos sociétés s'en remettaient aux décisions prises en toute discrétion par les très grandes entreprises et les très grands Etats (...) Tout cela reposant sur une idéologie (...) néolibérale qui postule que la somme des intérêts particuliers est la représentation la plus fidèle que l'on puisse trouver de l'intérêt général". "On voit où ça nous a conduit (...) : à devenir honteusement dépendants d'autres régions du monde", a-t-il poursuivi, formant le veu que "nous ne dépendions pas de décisions étrangères non-amicales et que l'on ne nous impose pas des choix dépendants d'intérêts qui ne sont pas les nôtres". M. BAYROU propose donc de "déterminer les clefs de voûte de notre indépendance et de notre souveraineté, à la fois française et européenne". "Les médicaments ou les éléments électroniques peuvent parfaitement relever d'une souveraineté européenne concertée, réfléchie ensemble", avec des choix, dans le domaine militaire, qui seront "davantage nationaux", a-t-il dit en exemple.

"Ouvrir dès cette semaine le travail en commun"

Au total, le Haut-commissaire au plan a identifié "une quarantaine de sujets vitaux" pour lesquels il entend "ouvrir tout de suite, dès cette semaine, le travail en commun". Il a, pour la suite, souhaité que "toutes les semaines, tous les quinze jours les questions (soient) publiquement traitées", y voyant une condition pour que "l'avenir à long terme retrouve une place dans le débat démocratique".

Dans la lignée des récentes recommandations du Conseil d'Etat (cf. CE du 04/09/2020), M. BAYROU a fait part de sa volonté d'intégrer "tous ceux qui doivent participer à cette réflexion". Outre France Stratégie, héritier du commissariat originel, il compte s'appuyer sur les "institutions et centres d'études (...) qui, depuis des années, produisent des études trop rarement prises en compte", le Parlement, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), les universitaires et chercheurs. Surtout, il propose la création de deux groupes de travail. Le premier réunirait "tous les anciens commissaires au plan, quelles que soit leurs orientations, de Jean-Baptiste de FOUCAULD à Henri GUAINO".

Citons également l'actuel commissaire général à la stratégie et à la prospective Gilles de MARGERIE, ainsi que ses prédécesseurs M. Michel YAHIEL, directeur des retraites et de la solidarité de la Caisse des dépôts, M. Jean PISANI-FERRY, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, à l'Institut universitaire européen de Florence et au Peterson Institute for International Economics de Washington, M. Vincent CHRIQUI, maire (LR) de Bourgoin-Jallieu, M. René SEVE, contrôleur budgétaire et comptable du ministère de la Justice, Mme Sophie BOISSARD, directrice générale et administratrice de Korian, M. Jean-Michel CHARPIN, inspecteur général des finances honoraire, M. Jean ARTHUIS, ancien président de l'Alliance centriste (fondée après sa démission du MoDem), M. Pierre-Yves COSSE, inspecteur général des finances honoraire, M. Bertrand FRAGONARD, président de chambre honoraire à la Cour des comptes, et M. Henri GUILLAUME, inspecteur général des finances honoraire.

"Ils ont l'expérience et sont intéressés", a-t-il précisé. L'autre groupe serait composé de "sherpas issus des organisations syndicales et professionnelles".

Bulletin Quotidien M. François BAYROU renonce à se présenter à l'élection présidentielle et propose une "alliance" à M. Emmanuel MACRON, qui l'a acceptée

Bulletin Quotidien - Date de parution : 23/02/2017

Candidat à l'élection présidentielle en 2002, 2007 et 2012 (cf. BQ du 21/02/2017), l'ancien ministre François BAYROU, président du MoDem, maire de Pau, ne se présentera pas une quatrième fois : il a annoncé hier soir qu'il renonçait à sa candidature, et proposait une alliance à M. Emmanuel MACRON, qui l'a aussitôt acceptée.

L'ancien ministre de l'Education nationale a mis fin aux interrogations après avoir savamment entretenu le flou sur ses intentions depuis le résultat de la primaire de la droite et du centre : il avait apporté son soutien à M. Alain JUPPE, et n'avait pas caché les réserves que lui inspiraient le projet de M. François FILLON, même si des discussions ont eu lieu depuis décembre dernier. De fait, le maire de Pau a regretté que "l'aveuglement où s'est enfermée la droite française (l)'empêche de réaliser l'accord dont (il) avait rêvé avec Alain JUPPE et nombre de Républicains".

M. François BAYROU a expliqué sa décision par la situation politique actuelle. "Jamais, dans les cinquante dernières années, la démocratie en France n'a connu une situation aussi décomposée. Le bilan du gouvernement sortant est tel aux yeux des Français que les primaires de la gauche ont choisi comme candidat un opposant déterminé à la politique suivie depuis le début du quinquennat. Cela veut tout dire : le parti du président et du gouvernement sera représenté par un opposant" a-t-il déclaré, avant d'évoquer les accusations portées à M. François FILLON sur l'emploi d'assistante parlementaire de son épouse. "A droite, le dévoilement des affaires révèle non seulement l'existence de privilèges et de dérives, mais ce qui est plus choquant encore l'acceptation tacite et presque unanime de ces abus" a-t-il déclaré, avant de poursuivre : " Toujours davantage de privilèges pour ceux qui sont en haut, toujours davantage d'efforts exigés de ceux qui sont en bas : cette situation pose d'immenses problèmes moraux, d'immenses problèmes pour l'unité du pays, mais aussi d'immenses problèmes électoraux. Un argument utilisé me choque particulièrement : ils disent tout le monde fait ça ! Je veux dire ici que ce n'est pas vrai, et c'est une accusation infamante pour l'immense majorité des élus français".

Il a ensuite longuement évoqué la possibilité d'une élection de Mme Marine LE PEN. "Cette situation nourrit le pire des risques : une flambée de l'extrême droite, qui fait planer la menace d'un danger majeur et immédiat pour notre pays et pour l'Europe. Car en un seul scrutin, nous pouvons choisir l'échec de notre pays et la déchirure peut être définitive de l'Union européenne ! C'est-à-dire une double condamnation à l'effacement et des épreuves lourdes pour chacune des familles, pour chacune et chacun d'entre nous".

Ainsi, "mesurant (sa) responsabilité personnelle et celle du courant politique dont (il a la charge", rappelant que "deux voies" s'offraient à lui, notamment celle d'une candidature à l'élection présidentielle, "l'attrait de cette bataille correspond à la fois à (sa) pente et à (son) goût", insistant sur la "situation d'extrême risque", considérant que " la dispersion des propositions et des suffrages ne peut qu'aggraver ces périls (...), que le risque est immense, parce que les Français sont désorientés et souvent désespérés", M. BAYROU a "décidé de faire à Emmanuel MACRON une offre d'alliance". "Je lui dis : le danger est trop grand, il faut changer les choses, et le faire d'urgence, unissons nos forces pour y parvenir ! C'est peut-être un geste d'abnégation, mais ce sera aussi je le crois un geste d'espoir pour notre pays".

"Emmanuel MACRON est brillant : ses intuitions et son approche lui ont permis de réaliser une importante percée dans les sondages. Peut-être enfin le projet de dépassement des clivages que j'ai porté depuis quinze ans est-il à portée de la main. Je n'ai pas l'habitude de renier mes rêves et mes objectifs. Je crois que cette alliance peut aider de manière décisive à faire entrer dans la réalité ce qui apparaissait à beaucoup impossible. Si nous y parvenons, nous pouvons faire de grandes choses ensemble, pour un pays qui a besoin de croire à nouveau à quelque chose, à une voie nouvelle que la force des habitudes avait empêché depuis cinquante ans, pour son plus grand malheur. L'enjeu de cette alliance, si elle se crée, c'est de rendre l'espoir aux Français déboussolés" a poursuivi M. François BAYROU, avant d'ajouter : "Nous avons des approches différentes, des expériences politiques différentes, des enracinements différents. La confrontation de ces visions et de ces idées, l'influence de l'une sur l'autre, la conviction des uns partagée avec la conviction des autres, apportera à la campagne électorale et beaucoup aussi à l'aventure humaine qu'une telle campagne suppose et représente. Une majorité, cela se construit à partir d'histoires différentes, de familles politiques différentes, à condition qu'elles soient respectées en elles-mêmes et pour elles-mêmes, avec toute leur identité, toutes leurs armes et tout leur bagage. Voilà le parti que j'ai pris. J'ai toujours été du côté des rassemblements quand le pays est en difficulté ou en danger. J'ai la conviction qu'il sera impossible après l'élection présidentielle et les élections législatives de gouverner la France sans d'importants efforts de coopération et de travail en commun des grandes forces démocratiques, de la droite républicaine jusqu'à la gauche réformiste".

Une loi de moralisation de la vie publique

Le président du MoDem a cependant conditionné son offre d'alliance à "des exigences, qui sont toutes d'intérêt général".

Ainsi, M. BAYROU, souhaitant marquer une rupture politique, veut que M. MACRON "sache que ce qui est attendu de cette majorité nouvelle, par les Français et par nous-mêmes, le grand courant du centre français, c'est une véritable alternance, un vrai changement des pratiques et des orientations et non pas un recyclage des pratiques antérieures".

Il lui a ensuite demandé "expressément" que son programme "comporte en priorité une loi de moralisation de la vie publique, en particulier de lutte contre les conflits d'intérêts". "Je refuse, comme je l'ai refusé toute ma vie que des intérêts privés, de grands intérêts industriels ou financiers, prennent la vie publique en otage. Je ne cèderai rien sur la séparation nécessaire de la politique et de l'argent. C'est l'occasion ou jamais de l'imposer" a ajouté M. BAYROU, visant implicitement M. François FILLON.

Troisième exigence, qu'il "soit clair que la France résistera à la pente universelle qui cherche à réduire sans cesse la rémunération du travail, indépendant ou salarié". En effet, pour M. BAYROU, " la France, c'est une vision du monde : une vision de résistance à la loi du plus fort. La politique d'unité qu'il faut conduire fait toute sa place à ceux qui réussissent, mais elle doit protéger et entraîner, et rassurer ceux qui sont maintenus au bas de l'échelle et leur offrir des chances de s'en sortir".

Enfin, "il faut un changement pour notre démocratie pour que le pluralisme qui est la véritable expression du pays soit enfin respecté au sein de notre vie publique, et au sein du Parlement. Je n'accepte pas, et des millions de Français avec moi que les deux tiers des citoyens n'aient aucune représentation alors que le tiers restant, les deux partis qui gouvernent la France sans interruption depuis des décennies trustent la totalité de cette représentation" a déclaré M. BAYROU, référence implicite à la proportionnelle.

Notons que les députés élus en juin prochain devraient, quoi qu'il arrive, l'être dans le cadre actuel du système majoritaire à deux tours. Un changement de mode de scrutin ne doit en principe pas intervenir dans l'année qui précède le scrutin. Il est en tout état de cause impossible d'instaurer une dose de proportionnelle, avec des députés élus dans des circonscriptions et d'autres à la proportionnelle. L'article 25 de la Constitution stipule : "Une loi organique fixe la durée des pouvoirs de chaque assemblée, le nombre de ses membres, leur indemnité, leurs conditions d'éligibilité (...). Une commission indépendante, dont la loi fixe la composition et les règles d'organisation et de fonctionnement, se prononce par un avis public sur les projets de texte et propositions de loi délimitant les circonscriptions pour l'élection des députés et modifiant la répartition des sièges de députés et de sénateurs". Cette commission n'a actuellement plus de président (cf. BQ du 22/02/2017). Si le FN, le PCF, les écologistes et de nombreux centristes souhaitent l'introduction d'une dose de proportionnelle, cette idée est rejetée par Les Républicains, et par de nombreux socialistes. L'instauration d'une "dose de proportionnelle" évoquée en 2014, a été abandonnée (cf. BQ du 06/11/2014).

Dans son récent livre "Résolution française", qui rappelle, à une lettre près, la "Révolution" de M. MACRON, le maire de Pau tient un discours qui fait écho au credo transpartisan de l'ancien ministre de l'Economie : "Gauche et droite sont des ensembles sinon vides, du moins largement épuisés"" dit-il en plaidant pour l'avènement d'"un homme libéré de la dépendance des appareils".

Sans surprise, M. Emmanuel MACRON a fait savoir moins d'une heure après la déclaration du président du MoDem qu'il acceptait son offre d'alliance, qualifiée de "tournant de la campagne présidentielle". L'ancien ministre de l'Economie accède à la principale exigence formulée par M. François BAYROU : la promesse d'une loi de "moralisation de la vie publique", notamment s'agissant des "conflits d'intérêts". Les deux hommes se verront aujourd'hui.

Son annonce a suscité une cascade de commentaires rappelant les critiques acerbes qu'il avait coutume d'adresser à M. MACRON, tour à tour qualifié d'"hologramme" et "candidat des forces de l'argent" qui serait peut-être "prêt dans quinze ans". Le président du MoDem a toutefois récusé toute idée de "ralliement" ou de "ticket" avec M. MACRON.

M. BAYROU a cependant fait part de son "incompréhension" après les déclarations de M. MACRON, qualifiant à Alger la colonisation française de "crime contre l'Humanité".

La décision du président du MoDem a suscité de nombreux commentaires. M. François BAYROU "n'a pas d'électeurs, pas de soutien, pas de projet. C'est un aveu, un constat d'échec", a déclaré l'ancien ministre (LR) Luc CHATEL., tandis que le président du groupe LR AU Sénat, M. Bruno RETAILLEAU, a vu dans ce soutien une "mauvaise nouvelle" pour M. MACRON.

La décision de M. François BAYROU intervient alors que de nombreux élus centristes ont déjà apporté leur soutien à M. Emmanuel MACRON, notamment l'ancien ministre Jean ARTHUIS, député au Parlement européen.

Plusieurs interrogations apparaissent cependant : le MoDem a présenté des listes communes aux dernières élections municipales et régionales avec les Républicains, obtenant ainsi des élus, dont le positionnement va susciter des débats. En outre, M. Alain JUPPE a demandé à M. François FILLON de prendre "davantage en compte" les électeurs de la droite et du centre (cf. BQ du 22/02/2017). Selon certains observateurs, des partisans du maire de Bordeaux pourraient être tentés de soutenir M. MACRON, ce qui pourrait affaiblir M. FILLON, alors que deux sondages ont montré une progression des intentions de vote en sa faveur (cf. BQ du 22/02/2017). Par ailleurs, si le socle de l'électorat centriste qui a soutenu M. BAYROU depuis 2002 le suit, et choisit M. MACRON, la possibilité pour le candidat socialiste, M. Benoît HAMON, de se qualifier pour le second tour, diminue.

M. François de RUGY rejoint également M. MACRON

Le candidat d'En Marche ! a également enregistré hier le ralliement de M. François de RUGY, député (SER) de la Loire-Atlantique, vice-président de l'Assemblée nationale.

"Je m'engage dans cette élection présidentielle au côté d'Emmanuel MACRON", a déclaré sur France info le président du parti Ecologistes! qui, comme tous les candidats à la primaire organisée par le PS au mois de janvier, s'était engagé à soutenir le vainqueur du scrutin, en l'occurrence M. Benoît HAMON. "Je préfère la cohérence à l'obéissance", s'est justifié M. de RUGY, qui a toutefois reconnu que M. HAMON était "légitime pour être le candidat du Parti socialiste", grâce à sa large victoire à la primaire lors de laquelle lui-même avait recueilli 3,82 % des voix.

"François de RUGY a signé un engagement sur l'honneur de soutenir le vainqueur de la primaire. Ne pas respecter sa parole est une faute morale", a aussitôt dénoncé sur Twitter le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe CAMBADELIS. "Le choix de François de RUGY est cohérent et responsable. Heureux de défendre à ses côtés une écologie positive et progressiste", a en revanche salué M. Gérard COLLOMB, maire (PS) de Lyon et principal soutien de M. MACRON.

"Je ne vais pas mentir aux Français. Je ne me vois pas leur dire qu'après tout ce que j'ai dit dans la primaire, (...) ça y est je suis convaincu par le projet de Benoît HAMON alors que ce n'est pas vrai", a plaidé M. de RUGY, citant le revenu universel et le 49.3 citoyen comme deux points de profond désaccord. Autre grief de l'élu écologiste contre le candidat socialiste : la main tendue au candidat vainqueur de la primaire d'EELV Yannick JADOT et surtout à celui de La France insoumise Jean-Luc MELENCHON, laissant de côté M. MACRON. "Ce n'est pas du tout le rassemblement tel que je le concevais", a-t-il expliqué. "Face à la poussée de Marine LE PEN (...) il y a une recomposition politique sur des vrais clivages structurants (...) ouverture-fermeture, progrès-régression", a-t-il fait valoir, fustigeant le "vieux clivage gauche-droite". "Les idées que j'ai défendues dans la primaire, elles sont plus proches des idées défendues par Emmanuel MACRON que des idées défendues par Benoît HAMON", a-t-il ajouté. Le 17 janvier dernier, M. de RUGY avait pourtant critiqué M. MACRON qui selon lui "n'allait pas dans le sens de l'écologie mais (...) plutôt dans le sens de l'ancien monde". "Il a été auditionné (...) par le WWF. Il a fait évoluer ses positions", s'est-il défendu hier. Pour ce qui est du programme économique, "j'ai défendu dans la primaire l'augmentation du salaire net et la baisse du coût du travail par le transfert des cotisations vers la CSG", deux propositions que fait aujourd'hui M. MACRON. L'élu de Loire-Atlantique a assuré qu'il n'avait "rien négocié" pour accorder son soutien à M. MACRON. Interrogé sur le fait de savoir s'il se présenterait sous l'étiquette d'En Marche ! aux élections législatives de juin, il a répondu : "nous verrons, mais logiquement oui".

"Pour un écologiste, je ne vois pas bien la cohérence de rallier Emmanuel MACRON sur le fond, notamment sur le fond du projet écologiste", a réagi M. HAMON lors de l'émission "Questions d'info" LCP-Le Monde-franceinfo-AFP. "Je pense qu'il a partie liée avec beaucoup d'intérêts industriels", a-t-il poursuivi en s'interrogeant sur "les choix politiques qu'il fera demain sur la question de la transition énergétique, la capacité qu'il aura ou pas à entraîner l'industrie automobile à faire le choix de la motorisation électrique plutôt que le diesel, la capacité qu'il aura à résister à un certain nombre de grands lobbies chimiques, pétroliers, pharmaceutiques". "Je considère qu'Emmanuel MACRON n'a pas la colonne vertébrale ni la volonté d'avancer sur ces questions", a estimé le député des Yvelines. "Si François de RUGY le rallie, je pense que ce n'est pas en raison du projet écologique mais en raison des choix économiques libéraux", a-t-il ajouté. M. HAMON a précisé qu'il ne s'attendait "pas spécialement au soutien" de M. de RUGY, qui avait pourtant participé comme lui à la primaire organisée par le PS et s'était donc engagé à soutenir le vainqueur du scrutin. "C'est à lui de s'arranger avec la parole qu'il avait donnée devant des millions de téléspectateurs", a lancé le candidat socialiste.


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