Au Niger précisément, les militaires au pouvoir ont haussé le ton contre la France en annonçant avoir "instruit" les services de police de la nécessité de procéder à l'expulsion de l'ambassadeur de France, après le refus de Paris de se conformer à un ultimatum exigeant son départ.
Selon un courrier du ministère des Affaires Etrangères du Niger, adressé à Paris et daté de mardi, l'ambassadeur Sylvain ITTE "ne jouit plus de privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l'ambassade de France". Ses "cartes diplomatiques et visas" ainsi que ceux des membres de sa famille "sont annulés", précise la lettre, ajoutant que les services de police nigériens "sont instruits afin de procéder à son expulsion".
Le porte-parole de l'état-major, le colonel Pierre GAUDILLIERE, a averti dans la foulée que "les forces militaires françaises sont prêtes à répondre à tout regain de tension qui porterait atteinte aux emprises militaires et diplomatiques françaises au Niger" et que "des dispositions ont été prises pour protéger ces emprises".
Le président du Nigeria Bola TINUBU, également à la tête de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), a suggéré hier une transition de neuf mois pour les militaires au pouvoir depuis fin juillet au Niger, à l'image de ce qui s'était passé au Nigeria dans les années 90. "Le président ne voit pas de raison que cela ne puisse pas se reproduire au Niger, si les autorités militaires au Niger sont sincères", rapporte un communiqué de la Cedeao. Les sanctions imposées au Niger par la Cedeao ne seront pas allégées sans "ajustements positifs" des militaires à Niamey, poursuit le communiqué.