M. Alexandre SAUBOT, directeur général délégué de Haulotte Group, président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), ancien vice-président et membre du bureau du conseil exécutif du Mouvement des entreprises de France (Medef), président du pôle social, a rendu public son programme de candidat à la présidence du Medef (cf. CE du 05/03/2018). Nous présentons ci-dessous ses propositions :
"L'objectif? : le redressement de la France à travers ses entreprises
Le Medef doit défendre des réformes profondes auprès des pouvoirs publics
1. Diminuer le poids exorbitant des dépenses publiques (recentrer l'Etat sur son rôle de régulateur, réduire les effectifs publics, simplifier le "?mille-feuilles?" territorial). Le Medef doit être force de proposition dans ce domaine en s'appuyant sur des comparaisons internationales objectives. 2. Réduire les prélèvements sur les entreprises afin de résorber leur déficit de compétitivité avec le reste de l'Europe. Pour cela il faut affirmer deux priorités? : poursuivre la politique d'allègement des charges sociales en élargissant les niveaux de salaires concernés? ; et supprimer progressivement tous les impôts et taxes sur la production. 3. Engager une véritable politique de simplification réglementaire, s'appuyant notamment sur des possibilités d'expérimentation (sur certains territoires, sur une durée limitée, pour des entreprises de petite taille...) en matière de suppression de normes. 4. Garantir l'acquisition du socle de savoirs de base dès l'école primaire, mettre en place un système efficace d'orientation associant les branches et les entreprises, et faire de l'alternance la voie prioritaire d'obtention des diplômes professionnels.
La condition? : la transformation profonde du Medef
S'il veut jouer un rôle dans la modernisation du pays, le Medef doit lui-même se réformer complètement, en redéfinissant son rôle, son fonctionnement, et ses missions. Pour cela nous devons? :
Réinventer le dialogue interprofessionnel
5. Il convient de reprendre la main sur l'agenda social en refusant désormais la pratique de la "?négociation encadrée?" à la demande de l'Etat? : c'est aux partenaires sociaux de définir leurs priorités et leur méthode. 6. Il faut décentraliser le droit conventionnel? : sur toutes les questions essentielles pour la vie des entreprises, les solutions doivent se trouver au plus près du terrain, dans l'entreprise ou la branche (notamment pour les TPE qui ne disposent pas toujours des outils pour négocier), et non à travers des accords nationaux interprofessionnels. Le rôle du Medef sera désormais moins de négocier que d'intervenir en appui de la négociation d'entreprise, notamment pour diffuser les bonnes pratiques, et pour accompagner l'indispensable chantier du regroupement des branches afin qu'elles acquièrent une taille critique nécessaire à leur efficacité.
Revoir notre participation au paritarisme
7. Le Medef doit conditionner sa participation aux organismes paritaires, qui n'a de sens que lorsque les partenaires sociaux sont réellement autonomes et responsables. Je propose de nous retirer de l'assurance maladie, de l'assurance vieillesse, et des allocations familiales, pour nous concentrer notamment sur les retraites complémentaires, l'assurance-chômage, les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Engager le Medef et les entreprises
8. Je lancerai un plan massif de développement de l'alternance, en mobilisant les entreprises pour augmenter de 50 % le nombre d'apprentis en 5 ans. 9. De manière générale, je mettrai en avant la capacité des entreprises à s'engager et à innover, cette solution étant toujours préférable aux solutions contraignantes et uniformes dont l'Etat est susceptible de nous menacer si nous n'agissons pas. Le Medef se saisira ainsi de questions telles que l'égalité entre les femmes et les hommes, les défis environnementaux, l'insertion des travailleurs en situation de handicap, la rémunération des dirigeants, l'amélioration des conditions de vie au travail.
Peser dans les grands débats publics
10. Je développerai la capacité d'analyse et de propositions du Medef dans tous les grands débats publics qui concernent les entreprises et notamment? : la transformation numérique et l'intelligence artificielle, la transition écologique et énergétique, la cohésion des territoires et le développement des infrastructures publiques, les frontières du salariat, le fonctionnement du marché commun européen et la place de l'Europe dans la compétition mondiale.
Rénover le fonctionnement et l'organisation du Medef
11. Je respecterai strictement les statuts? : c'est au sein des instances dirigeantes (conseil exécutif et assemblée générale), et d'elles seules, que doit se tenir le débat sur la politique du Medef et que doivent se prendre les décisions. 12. J'organiserai tous les ans un débat et un vote sur les orientations générales de notre mouvement lors de l'assemblée générale. 13. Je reverrai la durée du mandat du président du Medef pour qu'il soit de trois ans renouvelable une seule fois, et je m'appliquerai cette modification. 14. Ce sont les territoires qui constituent le réseau du Medef. L'échelon régional doit en découler? : ce sera donc aux représentants territoriaux de désigner leurs représentants régionaux et de leur confier certaines missions. 15. Je ferai en sorte que le financement de notre organisation provienne pour l'essentiel de ressources propres (cotisations et autres ressources en provenance directe des entreprises). Pour cela, l'ensemble du réseau du Medef doit donner la priorité aux services rendus aux entreprises".
Outre M. SAUBOT, les autres candidats à la présidence du Medef sont : MM. Patrick MARTIN, président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes ; Frédéric MOTTE, président du Medef Hauts-de-France ; Geoffroy ROUX de BEZIEUX, vice-président délégué du Medef ; Jean-Charles SIMON, ancien directeur général délégué du Medef, président-fondateur de Stacian ; Olivier KLOTZ, président du Medef Alsace ; Pierre BRAJEUX, président du Medef Hauts-de-Seine ; Fabrice LE SACHE, administrateur de Medef International ; et Mme Dominique CARLAC'H, présidente et fondatrice de D & Consultants. La date de clôture des candidatures pour la présidence du Medef a été fixée au 3 mai. L'élection aura lieu le 3 juillet.
[NB : c'est Geoffroy Roux de Bezieux qui devient président du MEDEF le 3 juillet 2018]